Jacky Lafortune -dit Jacky- est né en 1946 à Niort, en pleine génération du baby boom.
Engagé contre la guerre du Viêt-Nam et la dictature franquiste à partir de 1965, il n’attend pas Mai 68 pour la grande remise en question qui s’ensuivra.
En 1969, il est cofondateur, avec Jacques Aboulker, du Comité de Lutte de Renault-Billancourt.
Adepte des voyages, Jacky parcourt l’Europe en auto-stop. C’est ainsi qu’en Scandinavie, à la fin des années 60, il prend part aux toutes premières contre-cultures urbaines (sources de l’Art de Rue qui deviendra ultérieurement le “ Street Art “ aux USA)
Ce mouvement se développe dans les rues piétonnes nordiques et Jacky, présent, s’initie à l’art de la craie de rue avec des compagnons de voyage.
Passionné par les Sciences humaines, il étudie tout d’abord la sociologie ; par la suite il opte pour la psychologie et les sciences politiques ainsi que l’anthropologie. Il se consacre en finalité aux arts plastiques et à l’histoire de l’art.
Titulaire d’un doctorat sur les fresques médiévales, il n’en reste pas à une approche livresque et choisit la pratique : invité à l’école des Beaux Arts de Paris, il sera élève dans l’atelier de Pierre Caron.
Agé de 40 ans, il décide de se consacrer à la peinture et dirige, pendant 20 ans, un enseignement à l’Université Paris VIII -l’Atelier Craie Action- tout en poursuivant sa peinture.
Bien que profondément attaché à la peinture classique et moderne, Jacky considère le cubisme comme le paroxysme de l’Art encore indépassable aujourd’hui.
De son atelier, en 1989, fleuriront sur les murs de la faculté réservés à cet effet les peintures aérosol animées par les premiers jeunes tagueurs-graffeurs du Hip-hop.
Cette aventure graphique décriée par certains et adulée par d’autres est décrite dans un ouvrage qu’il rédige rapidement en 1993, et intitulé “Le Muralisme à l'université“.